Marc FRANCOIS-HEUDE

Marc François-Heude (promo 2010) est Responsable Service biochimie et biophysique du centre des vaccins ARN chez Sanofi.

« Je suis organicien de formation, j’ai commencé par une classe préparatoire et à l’issue du concours j’ai pu intégrer l’ENSCR en 2007. Mon objectif était de suivre la filière « Chimie et Technologie pour le Vivant » et j’ai été diplômé en 2010. Après un doctorat et 2 post-docs dans le domaine de la chimie organique, j’ai eu l’opportunité de devenir chercheur en chimie analytique dans l’industrie, puis responsable de projets analytiques et enfin responsable d’un service de développements analytiques.

Aujourd’hui ma fonction est responsable du service biochimie et biophysique dans le nouveau centre d’excellence des vaccins ARN, chez SANOFI. Ce poste a une dimension opérationnelle et stratégique. L’objectif du métier est à la fois d’accompagner une équipe de chercheurs et de techniciens de façon à développer des méthodes qui répondent aux problématiques de la société ainsi qu’aux besoins techniques de nos collègues. Il y a aussi une dimension stratégique, car il est important de prioriser, mettre les ressources au bon endroit et orienter les activités pour répondre à toutes les contraintes qualités et règlementaires nécessaires au développement d’un vaccin. Dans mon équipe aujourd’hui, il y a la fois une partie de développement de méthodes, et aussi une partie nommée support aux procédés. Cela consiste en une fonction de contrôle permanent des étapes de la fabrication pendant le développement d’un vaccin. Cela permet d’obtenir des données qualitatives et quantitatives sur nos produits et leur processus de fabrication.

Ce qui me plait c’est le côté scientifique, car pour moi la science reste une passion. Ce qui m’a toujours intéressé c’est l’interaction qu’il peut avoir entre les différentes sciences. Par exemple, j’ai commencé comme organicien, puis j’ai fait de la chimie analytique et de la biochimie. A l’ENSCR, j’avais fait un stage qui était à l’interface de la chimie organique et la biologie moléculaire, dans l’équipe de Vincent Ferrières. C’est important de pouvoir faire la synthèse de tous les domaines scientifiques car c’est ce qui donne de la richesse et de l’intérêt à ce qu’on fait. Il y a également une certaine motivation à développer des vaccins qui vont avoir un impact significatif dans la vie des gens, comme une meilleure qualité de vie, une augmentation de l’espérance de vie… En effet, il y a des maladies pour lesquelles on n’a que des solutions préventives mais pas curatives. C’est motivant de se lever tous les matins, en se disant que l’on va contribuer à créer des technologies nouvelles comme l’ARN messager, qui permettent de mettre rapidement sur le marché quelque chose qui va changer la vie des gens.

Mon premier conseil aux élèves de l’ENSCR, c’est de faire ce qu’ils aiment faire, ce qu’ils ont envie de faire. Le deuxième, c’est de trouver sa voie, de ne pas avoir peur de changer. Même quand on l’a trouvée il ne faut pas hésiter à changer d’entreprise ou de poste et ainsi prendre en main son parcours professionnel.

Aujourd’hui nous vivons dans un monde dynamique où les entreprises cherchent à fidéliser les collaborateurs pour maintenir les compétences acquises et gagner en stabilité mais ce n’est pas forcément dans l’intérêt des candidats qui veulent progresser et voir des choses différentes. C’est une volonté personnelle, il faut se prendre en main pour ne pas subir sa carrière mais plutôt en être acteur. Celui qui est passionné par la science, trouvera son bonheur partout où il ira parce que peu importe le domaine, on peut trouver des challenges techniques très intéressants à résoudre, qui permettent de mobiliser toutes ses connaissances en sciences.

Aujourd’hui ce qu’on attend d’un cadre dans l’industrie, c’est d’être capable de fournir la solution la plus efficace à un problème donné, dans le temps imparti tout en limitant les coûts. On ne cherche pas la meilleure des solutions mais une qui fonctionne. Il faut savoir organiser ses compétences pour répondre aux besoins de la société et des entreprises qui elles ont besoin d’aller vite, car c’est un milieu très concurrentiel, dans tous les domaines. »