La chimie est une science et une industrie liée à la connaissance de la matière et à sa transformation.

En interaction avec les évolutions de la société, la chimie est diversifiée en un ensemble de disciplines de plus en plus spécialisées auxquelles l’ingénieur de l’ENSCR est formé. Compétent et polyvalent, il pourra exercer dans tous les secteurs industriels en France et dans le monde entier. La force d’adaptation qui caractérise le profil des ingénieurs issus de l’ENSCR leur garantit des carrières attrayantes et des perspectives nouvelles dans la gestion, le marketing ou le management.

L’ingénieur chimiste développe des molécules, des principes actifs ou encore des produits chimiques, destinés, par exemple, à la mise sur le marché de produits pharmaceutiques ou cosmétiques. Il peut aussi participer à l’élaboration des principes de fabrication, à la production des produits, aux contrôles qualité ou encore à leur commercialisation.

Rigueur, persévérance et créativité sont les principales qualités attendues pour ce métier.

L’ingénieur chimiste exerce son activité au sein d’un service de recherche et développement ou dans un laboratoire. Mais il peut aussi travailler dans un atelier s’il est chargé de superviser les activités d’une unité de production.

Les premiers recruteurs sont les entreprises en rapport direct avec la chimie, c’est-à-dire les entreprises des secteurs du pétrole, de la chimie et de la parachimie, de la pharmacie et du plastique.

Des ingénieurs chimistes sont également recrutés dans les industries mécaniques, électriques et électroniques, le nucléaire, l’environnement, l’agroalimentaire ou encore le bâtiment.

Un diplôme reconnu
Le diplôme d’ingénieur chimiste de l’ENSCR est reconnu

 

Les métiers de l’ingénieur chimiste sont nombreux.

Voici quelques exemples de métiers découlant des formations proposées à l’ENSCR :

Ingénieur R&D

C’est le personnage clef de tout projet d’innovation. L’ingénieur R&D est une « interface » essentielle entre la conception et le développement de nouveaux produits ou services. Il étudie les propriétés de la matière, conçoit de nouveaux produits, améliore les propriétés et les coûts de fabrication de produits et composés, réalise de nouvelles synthèses, perfectionne les procédés, explore des nouveaux domaines comme la chimie verte ou les biotechnologies.

Il doit faire preuve de rigueur, de curiosité et de persévérance. Il doit également avoir des capacités à travailler en équipe, être organisé et curieux. Pour être performant, il doit s’intéresser à d’autres spécialités que la sienne, par exemple le marketing ou la production. Enfin il doit être persévérant car il faut parfois faire de nombreuses tentatives infructueuses avant de trouver la bonne formule.

Les jeunes ingénieurs en recherche et développement sont particulièrement prisés par les grands groupes de l’industrie chimique qui misent sur l’innovation pour contrer une rude concurrence internationale, en provenance notamment des pays émergents.

Charles Guérin (promo 2013) est responsable R&D chez Seqens

Elise Oger (promo 2021), ingénieure en synthèse chimique chez Green Impulse

« Deux ans de classe préparatoire intégrée à l’ENSCR suivis de 3 ans de cycle ingénieur en filière biotechnologie ont guidé mes pas vers le domaine de la chimie des produits naturels. Ajoutons à cela l’option chimie verte en dernière année, et me voilà prête à contribuer au développement de nouvelles solutions pour l’agriculture de demain. En effet, après mon stage de 2ème année axé sur l’analyse de produits naturels, j’ai découvert lors de mon stage de fin d’études le domaine passionnant de l’extraction végétale. En poursuivant sur cette voie, j’ai rejoint le service R&D de Green Impulse, une start-up spécialisée dans le développement de produits naturels alternatifs aux pesticides pour le domaine de l’agriculture. Travailler dans une petite structure me permet d’avoir des missions très diverses : de la recherche en amont de molécules d’intérêt à l’évaluation de leur activité biologique, en passant par l’extraction végétale, la caractérisation ou encore l’hémi-synthèse, je participe à une large part du développement de nouveaux actifs. »

Marc François-Heude (promo 2010) est Responsable Service biochimie et biophysique du centre des vaccins ARN chez Sanofi.

« Je suis organicien de formation, j’ai commencé par une classe préparatoire et à l’issue du concours j’ai pu intégrer l’ENSCR en 2007. Mon objectif était de suivre la filière « Chimie et Technologie pour le Vivant » et j’ai été diplômé en 2010. Après un doctorat et 2 post-docs dans le domaine de la chimie organique, j’ai eu l’opportunité de devenir chercheur en chimie analytique dans l’industrie, puis responsable de projets analytiques et enfin responsable d’un service de développements analytiques.

Aujourd’hui ma fonction est responsable du service biochimie et biophysique dans le nouveau centre d’excellence des vaccins ARN, chez SANOFI. Ce poste a une dimension opérationnelle et stratégique. L’objectif du métier est à la fois d’accompagner une équipe de chercheurs et de techniciens de façon à développer des méthodes qui répondent aux problématiques de la société ainsi qu’aux besoins techniques de nos collègues. Il y a aussi une dimension stratégique, car il est important de prioriser, mettre les ressources au bon endroit et orienter les activités pour répondre à toutes les contraintes qualités et règlementaires nécessaires au développement d’un vaccin. Dans mon équipe aujourd’hui, il y a la fois une partie de développement de méthodes, et aussi une partie nommée support aux procédés. Cela consiste en une fonction de contrôle permanent des étapes de la fabrication pendant le développement d’un vaccin. Cela permet d’obtenir des données qualitatives et quantitatives sur nos produits et leur processus de fabrication.

Ce qui me plait c’est le côté scientifique, car pour moi la science reste une passion. Ce qui m’a toujours intéressé c’est l’interaction qu’il peut avoir entre les différentes sciences. Par exemple, j’ai commencé comme organicien, puis j’ai fait de la chimie analytique et de la biochimie. A l’ENSCR, j’avais fait un stage qui était à l’interface de la chimie organique et la biologie moléculaire, dans l’équipe de Vincent Ferrières. C’est important de pouvoir faire la synthèse de tous les domaines scientifiques car c’est ce qui donne de la richesse et de l’intérêt à ce qu’on fait. Il y a également une certaine motivation à développer des vaccins qui vont avoir un impact significatif dans la vie des gens, comme une meilleure qualité de vie, une augmentation de l’espérance de vie… En effet, il y a des maladies pour lesquelles on n’a que des solutions préventives mais pas curatives. C’est motivant de se lever tous les matins, en se disant que l’on va contribuer à créer des technologies nouvelles comme l’ARN messager, qui permettent de mettre rapidement sur le marché quelque chose qui va changer la vie des gens.

Mon premier conseil aux élèves de l’ENSCR, c’est de faire ce qu’ils aiment faire, ce qu’ils ont envie de faire. Le deuxième, c’est de trouver sa voie, de ne pas avoir peur de changer. Même quand on l’a trouvée il ne faut pas hésiter à changer d’entreprise ou de poste et ainsi prendre en main son parcours professionnel.

Aujourd’hui nous vivons dans un monde dynamique où les entreprises cherchent à fidéliser les collaborateurs pour maintenir les compétences acquises et gagner en stabilité mais ce n’est pas forcément dans l’intérêt des candidats qui veulent progresser et voir des choses différentes. C’est une volonté personnelle, il faut se prendre en main pour ne pas subir sa carrière mais plutôt en être acteur. Celui qui est passionné par la science, trouvera son bonheur partout où il ira parce que peu importe le domaine, on peut trouver des challenges techniques très intéressants à résoudre, qui permettent de mobiliser toutes ses connaissances en sciences.

Aujourd’hui ce qu’on attend d’un cadre dans l’industrie, c’est d’être capable de fournir la solution la plus efficace à un problème donné, dans le temps imparti tout en limitant les coûts. On ne cherche pas la meilleure des solutions mais une qui fonctionne. Il faut savoir organiser ses compétences pour répondre aux besoins de la société et des entreprises qui elles ont besoin d’aller vite, car c’est un milieu très concurrentiel, dans tous les domaines. »

Xavier Lebrun (promo 2003), Responsable valorisation des produits dérivés de fermentation en applications techniques – Groupe Lesaffre.

« Mon travail consiste à trouver de nouvelles voies de valorisation pour des dérivés de fermentation en mêlant activités de R&I, développements produits et développements collaboratifs avec des partenaires industriels jusqu’aux premières ventes. Le support de l’ENSCR et des étudiants est nécessaire pour ce travail, que ce soit dans une démarche de recherche bibliographique exploratoire ou dans une démarche de nouveaux développements applicatifs. De plus, le renfort de la Junior entreprise permet à notre laboratoire d’avoir plus de flexibilité et de support tout au long de l’année sur l’ensemble de nos projets. Certains de ces projets plus avancés peuvent également être proposés à des stagiaires de 2nd année et de 3ème année. Cela leur permet de mettre en avant leur savoir-faire et de valoriser leur savoir-être dans des équipes techniques ou commerciales. Plusieurs jeunes ingénieurs ont d’ailleurs, trouvé une première expérience professionnelle dans le groupe après leur stage de fin d’études, ce qui témoigne de la confiance de Lesaffre envers les formations dispensées par l’école. »

Joanna PINOIT (Ingénieure R & D à la station d’épuration SAUR (Nîmes)
« A la suite de mon stage de fin d’étude à la station d’épuration de Colombes (SIAAP – 92), j’ai intégré le pôle R&D de la société SAUR, avec qui j’avais travaillé en collaboration durant ce stage. Je suis maintenant basée sur la station d’épuration de Nîmes (30), où est située la plus grande plateforme R&D de la SAUR sur laquelle sont installés divers pilote de procédés novateurs de traitement des eaux usées. Je suis maintenant responsable de cette plateforme, et j’ai pour mission le suivi analytique, de proposer des solutions d’amélioration mais aussi de répondre aux problématiques de tous les partenaires par l’installation de nouveaux pilotes d’essais. Ce poste m’a permis de réaliser à quel point notre métier est au centre des enjeux environnementaux actuels, ce qui rend mes missions passionnantes et très diversifiées. »

Ingénieur Chef de Projet/responsable de Projet

Maxime Gicquel (promo 2012) est responsable de projet chez HTL Biotechnology.

Ingénieur responsable en production

Dans le secteur des industries chimiques, le responsable de production pilote une ou plusieurs lignes de production. Il organise et planifie la fabrication et le conditionnement des produits dans le respect de la réglementation et de la qualité et dans une démarche d’amélioration continue des performances. Il encadre les équipes placées sous sa responsabilité.

Les entreprises qui recrutent sont issues de la branche des industries chimiques : colorants et pigments, peintures, vernis, encre, caoutchouc, colles, gaz industriels, produits explosifs, savons, détergents, parfums, produits pour la toilette….

Ce métier est également présent dans toutes les autres branches industrielles.
Ses activités principales sont la définition du plan de production (établir la feuille de route, organiser la production, gérer la sous-traitance…), le suivi de production (coordonner le plan de production, suivre les indicateurs au quotidien, contrôle l’application des procédures de sécurité, réagir rapidement à des incidents…), l’optimisation des processus de production (contrôler la conformité des installations aux règles et procédures, prévenir les risques internes, conseiller techniquement…), l’encadrement d’équipe et la gestion des activités et reporting (gestion de budget, assurer un reporting des activités…).

L’ingénieur responsable en production est quelqu’un qui présente de bonnes qualités d’encadrement pour coordonner et animer le travail d’équipe. Il est rigoureux et organisé. Il possède une culture de la qualité et du résultat. Il est capable de gérer les imprévus.

Témoignage de Nicolas Servely (Ingénieur production chez Sanofi)
« Je suis actuellement en mission dans une usine de Sanofi qui produit des principes actifs pharmaceutiques. Le groupe projet dont je fais partie élabore un site intranet qui décrit l’utilisation et le fonctionnement de tous les appareils utilisés dans les ateliers de fabrication. Cette plateforme accessible à tout employé de l’usine sera la base du savoir-faire du site et de la formation des nouveaux arrivants. Le contenu des articles est rédigé par des opérateurs qualifiés et expérimentés qui connaissent les équipements. A l’aide des documents techniques des appareils et de leur fonctionnement dans les ateliers de fabrication, je suis chargé de valider le contenu technique (procédé, chimie, ingénierie) des articles. Pour cela, je m’assure de l’organisation des articles, je vérifie leur contenu pour corriger les incohérences, je standardise la mise en page et je rédige les explications scientifiques et techniques des appareils. J’apporte aussi un soutien technique aux rédacteurs en collaboration avec les autres services. »

Ingénieur HSE (Hygiène Sécurité Environnement

Le rôle de l’ingénieur HSE (Hygiène Sécurité Environnement) est de veiller au respect des normes de sécurité, de respect de l’environnement et d’hygiène au sein d’une unité de production, principalement mais pas exclusivement, au sein des industries :

  • chimiques,
  • pétrolières,
  • sidérurgiques,
  • ou agroalimentaires.

Il participe à la mise en place d’une politique de sécurité dont le but est de réduire les accidents du travail, les risques industriels (pollution, incendies, …) et aussi d’améliorer la qualité au sein de l’établissement, dans le cas de l’ingénieur QSE (Qualité Sécurité Environnement) ou de l’ingénieur QHSE (Qualité Hygiène Sécurité Environnement).

Il peut exercer ses fonctions au sein d’une unité de production ou au sein d’une société de conseil en Sécurité Environnement.

Sa principale mission est d’assurer l’application et la diffusion des règles de sécurité de l’entreprise. Pour cela, il doit informer les employés, les visiteurs, les services administratifs, les riverains de l’installation. Il est en relation constante avec sa direction, les compagnies d’assurance, les collectivités locales, l’inspection du travail, …

Il doit aussi répertorier et analyser les incidents qui ont eu lieu au sein de l’établissement, déterminer leurs causes pour améliorer les actions de prévention des risques.

Enfin il doit appliquer un cahier des charges qui permet de respecter les normes en vigueur dans son secteur d’activité et d’améliorer la politique Qualité de l’entreprise.

L’ingénieur Hygiène et Sécurité doit être quelqu’un de rigoureux, il doit savoir faire respecter les règles au sein de l’entreprise car en cas d’accident il est le premier responsable. Il doit également être en quelque sorte un visionnaire et doit savoir anticiper, il doit toujours avoir un temps d’avance, notamment concernant l’évolution des règles de sécurité et des outils de production.

Elsa Kerespars est diplômée de la promo 2011 de l’ENSCR. Elle est responsable du consulting chez Esqualearning et revient sur son métier et sa formation à l’ENSCR.

Annaïck Moysan (promo 1994-admission sur titre en 2ème année) responsable QSE au laboratoire IANESCO

« Élève moyenne au lycée mais très attirée depuis toujours par les sciences, j’ai intégré l’université de Brest (UBO) en sciences après un BAC C. Au fur et à mesure des années, je me suis dirigée vers la chimie et j’ai décroché ma maîtrise (BAC+4) avec mention bien. Poussée par le responsable des études et par celui qui allait devenir mon mari (lui-même ingénieur), cette mention m’a permis de rentrer à l’ENSCR directement en 2ème année (filière parallèle).
Mes deux ans à Rennes ont été un vrai régal, tant sur le plan des enseignements et des échanges avec les professeurs que de l’ambiance avec les étudiants, sans oublier les nombreux atouts de la ville !
Mes trois stages ont été décisifs pour mon choix de carrière. Pratiqués dans le domaine des analyses, ils ont conforté mon désir de devenir responsable qualité en laboratoire.
Après plusieurs mois en CDD chez VEOLIA à Rennes, j’ai décroché un CDI au laboratoire IANESCO à Poitiers qui œuvre dans 2 domaines : les analyses environnementales et les essais sur des matériaux et emballages au contact des aliments. Responsable qualité au départ, j’ai également pris en charge la communication puis la sécurité.
Actuellement, en tant que responsable QSE, mes missions sont très diverses et c’est ce qui me plait. Pas de routine ! Ma fonction est transverse et je travaille avec l’ensemble du personnel ainsi que des prestataires et des clients. Il faut faire preuve d’autonomie, de rigueur, avoir des capacités d’analyse et de synthèse adossées à des compétences relationnelles, sans oublier les connaissances scientifiques et informatiques. Savoir travailler en groupe est primordial. J’apprends tous les jours en fonction des projets à mener et des problèmes à résoudre. Pour résumer, c’est 1/3 sur le terrain au laboratoire, 1/3 dans un bureau et 1/3 en réunion, travail de groupe, audit et rendez-vous. Rassurez-vous, je ne suis pas plus une superwoman qu’une autre, je fais juste ce qui me plait.
Récemment, en parallèle de mon poste de salariée à IANESCO, j’ai créé mon autoentreprise pour pouvoir faire des audits notamment pour le COFRAC mais aussi pour d’autres laboratoires. Une nouvelle corde à mon arc qui m’a fait découvrir de nouvelles notions bien sympatiques comme l’URSSAF, la CFE… Toujours cette soif d’apprendre de nouvelles choses.
Un conseil pour les étudiants ? « Varier les thématiques de stage pour savoir vraiment ce qui vous plaît et ne pas oublier que maintenant, occuper plusieurs métiers dans une vie devient habituel. »

Ingénieur en environnement

La mission de l’ingénieur en environnement est un grand écart permanent : il doit faire respecter les réglementations sur les pollutions émises par les entreprises (déchets, incidences sur la qualité de l’air et de l’eau, nuisances et bruit…) tout en préservant leur production et leur rentabilité. Un défi qui lui fait porter de nombreuses casquettes.

Suivant les cas, l’ingénieur environnement assure une fonction préventive ou corrective, une activité de recherche ou de sensibilisation. Il prévoit et mesure l’impact des méthodes de production sur l’environnement et propose des solutions adaptées pour maîtriser les nuisances entraînées par celles-ci.

En tant qu’expert, l’ingénieur en environnement est garant de la conformité des locaux et des outils de production aux normes environnementales en vigueur.

Il émet des propositions concrètes pour valoriser l’espace et mettre au point des technologies « propres ». Communicant, il peut également être chargé de sensibiliser le personnel à la lutte contre les pollutions et d’assurer l’interface entre l’entreprise et les agences gouvernementales spécialisées, les associations écologistes et les directions régionales des ministères concernés.

Antoine Legrand (Promo 2012), directeur commercial chez Sources

« L’ENSCR forme depuis de nombreuses années des ingénieurs parfaitement adaptés aux métiers de l’environnement et notamment du traitement de l’eau. Après avoir démarré en tant qu’Ingénieur d’Etudes au sein de la société SOURCES, je suis aujourd’hui Directeur Commercial de cette entreprise qui conçoit et construit des installations de traitement des eaux pour les collectivités et les industriels. Depuis mon arrivée chez Sources il y a 10 ans, nous recrutons tous les ans plusieurs stagiaires de l’ENSCR, qui sont généralement embauchés par la suite. En effet, nous apprécions grandement l’approche à la fois théorique et pratique de l’école, qui permet à ses ingénieurs d’avoir une vraie capacité de réflexion et d’adaptation, nécessaire dans notre métier et le monde de l’entreprise en général. Au-delà de ces enseignements, les élèves de l’école font généralement preuve d’un fort dynamisme, sûrement renforcé par la gestion des activités extra scolaires et associatives présentes au sein de l’ENSCR. Enfin, les différents parcours proposés, et notamment la formation d’Ingénieur en alternance a un vrai intérêt pour une entreprise comme la nôtre, où la formation et la fidélité sont des moteurs de développement mutuels. »

Justine Janvier (promo 2018), Manager de service local – réseaux et travaux – eau et assainissement chez Veolia

« A la suite de ma licence de chimie, j’ai choisi la majeure EPA (environnement, procédés et analyse) ce qui m’a permis d’acquérir de la polyvalence nécessaire dans le monde de l’entreprise. Les stages sont l’occasion de mettre en pratique nos connaissances. En 1ère année, j’ai réalisé des analyses d’eau au sein d’un laboratoire. En 2nd année, j’ai étudié l’élimination de l’azote et du phosphore, au moyen de micro-algues. J’ai ensuite intégré l’entreprise VEOLIA, afin d’établir des diagnostics d’infiltrations d’eaux claires parasites. À ce jour, j’occupe au sein de cette entreprise, le poste de responsable de service réseaux et travaux, composé d’une équipe de 20 personnes. C’est un poste enrichissant et varié. Les principales missions sont l’exploitation (entretien des réseaux, création de branchements, contrôles de raccordements, etc.), la relation client auprès des collectivités et entreprises privées ainsi que le reporting associé. Je gère également les contrats et les budgets alloués et les dépenses associées au service. Et bien sûr, je veille à ce que les collaborateurs aient à disposition les moyens nécessaires et respectent les règles, afin d’opérer en sécurité. »

Christelle FOUCHER (promo 1997) – Responsable des Achats à la Direction du Groupe EDF

« Après l’obtention de mon diplôme d’ingénieur en génie chimique option génie des procédés à l’ENSCR en 1997, j’ai commencé à travailler dans la PME Lyonnaise dans laquelle j’avais réalisé mon stage de fin d’études. J’ai eu en charge le dimensionnement puis la mise en service de station d’épuration d’eaux usées industrielles.
Après une année dans cette PME, j’ai rejoint une filiale d’EDF toujours dans le domaine de l’environnement, avec la réalisation d’études diverses pour des industriels ou des collectivités locales (dossier d’installations classées, analyse de fonctionnement de process d’épuration ou d’incinération d’ordures ménagères…).
Au terme d’un CDD d’1 an, j’ai postulé à EDF qui m’a recrutée pour devenir responsable d’un laboratoire de chimistes en centrale nucléaire sur le site de Cruas Meysse. J’ai dû à la fois me former à la chimie du nucléaire et au process d’une centrale nucléaire, appréhender le poste de manager, et l’organisation de EDF.
J’ai ensuite eu différentes opportunités d’évolution au sein de EDF, toujours guidées par l’intérêt des postes, mais associées aussi aux contraintes familiales qui sont apparues. La mobilité géographique est devenue une règle de fonctionnement.
J’ai ainsi exercé les fonctions d’ingénieur environnement en charge du renouvellement de l’arrêté de prise et rejet d’eau de la centrale de Tricastin, puis chef de service délégué en charge des activités de logistique tertiaire sur cette même centrale (informatique, documentation, immobilier tertiaire, accueil et protection de site, assistance aux services, magasin et pièces de rechange), et chef de service Accueil Logistique et Protection de site sur un autre site nucléaire.
Après ces années en tant que manager, parce que je souhaitais poursuivre ma carrière en usine tout en ouvrant mon domaine de compétences, je me suis orientée vers la filière RH, en suivant une formation pour devenir DRH. J’ai ainsi pu exercer les fonctions de Chargé de mission parcours professionnel puis DRH sur 2 sites nucléaires différents.
Au terme de 20 ans sur 4 sites nucléaires différents, j’ai eu envie de quitter cet univers pour découvrir d’autres activités d’une entreprise aussi riche que EDF.
C’est ainsi que j’ai rejoint la Direction des Achats du Groupe EDF il y a un an ; je suis responsable du département qui achète des matériels et prestations industriels pour les sites de production nucléaire et hydrauliques de la moitié EST de la France, soit un périmètre géographique étendu des Ardennes (centrale de Chooz) à Marseille (avec les entités de production hydraulique sur la Durance notamment), en passant par les sites nucléaires de la vallée du Rhône, les centrales hydrauliques des Alpes, celles installées sur le Rhin, et les centres d’ingénierie associés.
J’ai retrouvé mon rôle de manager d’équipes, avec plaisir, et dans un contexte de transformation profonde des achats à EDF. Mon quotidien est de porter la transformation auprès des équipes, dans un mode de management collaboratif et en valorisant l’initiative personnelle.
Aujourd’hui, si j’avais un conseil à donner aux futurs diplômés : « travaillez vos compétences en management ». Certes, ces compétences s’apprennent beaucoup sur le tas mais avec une base et quelques expériences avant de se lancer sur le marché du travail, on part plus confiant et performant.
Ce qu’on apprend à l’école, au-delà de la technique, c’est surtout la méthode, la capacité de travail, d’analyse, l’efficacité, la concision, et j’ajouterais la capacité à travailler en équipe avec des personnalités différentes autour de nous, charge à nous d’apprendre à valoriser les qualités de chacun et combler les lacunes des uns par les qualités des autres.
C’est un des enjeux du rôle du manager. La sensibilité à autrui est pour moi une qualité/une compétence qui fait la différence entre 2 profils de même diplôme et de parcours pro équivalent. »

Ingénieur Assurance Qualité

Il conçoit, définit, organise et met en oeuvre les différentes procédures garantissant la qualité des produits. Supervise et suit le contrôle des matières premières, des moyens de production, des produits semi-finis et des produits finis. Il participe à l’amélioration des procédés de fabrication, de l’organisation de la production et des équipements productifs. Il anime et dirige des équipes de techniciens ou de cadres. Il peut gérer le budget de son service et coordonner l’ensemble des actions qualité dans l’entreprise.

Il exerce généralement au sein du service contrôle-qualité d’une entreprise ou d’une société prestataire de services. L’activité implique une collaboration étroite avec les services internes commerciaux (satisfaction clientèle), études, production, méthodes et maintenance (problèmes techniques) ou avec des entreprises clientes, ainsi que des contacts fréquents avec les fournisseurs et les sous-traitants. Ce métier requiert souvent un travail d’équipe. Les déplacements peuvent être fréquents, et une grande mobilité géographique est parfois demandée pour des interventions sur plusieurs sites.

Création d'entreprise

Marianne Rollot (promo 2019) a créé sa société Prakriti, spécialisée dans la création et la vente de cosmétiques

 

Témoignage

Cécile Gouzon sur la place des femmes dans l’industrie chimique

« Lors de mon parcours scolaire, je me suis toujours trouvée dans des classes mixtes et je n’ai jamais ressenti de différence dans le fait d’être une femme plutôt qu’un homme qui fait des études. En Ecole d’ingénieur chimiste, le pourcentage de femmes est souvent supérieur à la moyenne, ce qui montre selon moi la volonté et la capacité des femmes à réussir de grandes études. Néanmoins, j’ai du mal à comprendre pourquoi le pourcentage général de femmes en écoles d’ingénieurs est si bas.
Par ailleurs, les équipes avec lesquelles j’ai pu travailler en stage étaient mixtes, mais les postes à responsabilités étaient majoritairement pourvus par des hommes. Les femmes ayant des postes importants sont d’ailleurs souvent remarquées, preuve qu’il est encore inhabituel de voir des femmes diriger une entreprise ou un laboratoire. Loin de me décourager, cela me donne au contraire encore plus envie de réussir afin de prouver, si c’est encore nécessaire, que les femmes ingénieures méritent entièrement leur place. »